Un aperçu de notre histoire

Un aperçu de notre histoire

A un moment où nombre de scientifiques et d’historiens se consacrent à l’étude d’objets et de problèmes de plus en plus pointus et précis, on accueille avec satisfaction la synthèse de l’historien israélien Yuval Noah Harari qui présente en termes simples une histoire d’Homo Sapiens. Apparu en Afrique sud-orientale voici environ 300.000 ans, Harari présente les  évènements marquants de son départ d’Afrique et son odyssée extra-africaine en Asie, en Europe, en Australie et finalement dans les Amériques. A savoir : 1/ la révolution cognitive survenue chez les chasseurs-cueilleurs entre 70 et 30.000 ans ; 2/ la révolution agricole au Néolithique survenue autour de 10.000 ans ; 3/ la marche de groupes d’agriculteurs vers une humanité unifiée entre 10.000 avant Jésus Christ et 1500 après ; et 4/ les bouleversements scientifiques, artistiques et religieux marquant la Renaissance européenne qui aboutissent à la découverte des Amériques et à la Révolution industrielle en Angleterre autour de 1800.

Deux points sont particulièrement mis en valeur par Harari:

1/ La révolution agricole du Néolithique autour de 10.000 ans, marque le passage du statut de chasseur–cueilleur à celui d’agriculteur et la sédentarisation de celui-ci. Longtemps présentée comme une amélioration du statut de H. Sapiens, elle est dénoncée par Harari qui y voit un asservissement, un accroissement du temps de travail des hommes accompagné d’une alimentation moins variée, possible cause de la diminution du volume du cerveau constatée chez les agriculteurs.

2 / Dans leur édification d’une humanité unifiée, les H. Sapiens éditent des lois, des règles de vie qu’ils présentent comme naturelles alors qu’elles sont l’émanation des élites et favorables à celles-ci. Ainsi, par exemple, en Mésopotamie le code, gravé sur la stèle d’Hammurabi aujourd’hui conservée au Louvre à Paris, taillée dans un basalte, haute de plus de 2m, est élaboré par et au profit de l’élite babylonienne. Il en sera de même de la déclaration d’indépendance des Etats Unis s’affranchissant de la royauté britannique rédigée en 1776 à  Philadelphie et de sa cousine la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen portée par la Révolution française de 1789. Une fraction des hommes dissimule son désir de régenter la société à son profit en qualifiant de naturelles les règles du vivre ensemble qu’elle érige.

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